Louise Ylla-Somers

Responsable

, La Quinzaine en actions

Pourquoi l’accès à la culture doit être possible pour tous ?

Louise Ylla-Somers est responsable de la Quinzaine en actions, le dispositif d’accès à la culture et d’éducation à l’image de la Quinzaine des cinéastes, une section parallèle du Festival de Cannes.

PARTAGER CET ARTICLE

« Le cinéma reste l’une des rares expériences collectives qu’il nous reste”, explique Louise Ylla-Somers. “C’est aussi l’une des portes les plus faciles à pousser pour un public éloigné de la culture. C’est moins compliqué qu’un théâtre, qu’un opéra. Ça reste quelque chose de très populaire et ça, c’est notre force. Et puis, c’est une fenêtre sur le monde, c’est à dire que ça nous apporte des histoires du monde entier, nous aide à comprendre le monde qui nous entoure et à nous comprendre nous-mêmes. On construit un socle commun sur lequel on peut échanger et je pense que c’est indispensable à la vie en communauté”.

La Quinzaine en actions travaille ainsi avec le réseau associatif des quartiers, missions locales, centres sociaux, MJC, centres de formation, foyers, habitats d’apprentis.

L’essentiel de la démarche consiste à accompagner des projections de films de festivals, de films d’auteurs comme on les appelle, à travers la France, avec des rencontres organisées avec l’équipe du film, et d’inviter des habitants des quartiers prioritaires.

A côté de cela, la Quinzaine en actions organise des ateliers d’écriture de scénario, de nouvelles, des ateliers réalisation, notamment en direction de femmes en grande difficulté. Le but de ces ateliers étant avant tout la rencontre, le partage, la transmission, même si on apprend également les codes du scenario et de la réalisation.

Un décodage qui peut se révéler essentiel pour mieux comprendre et appréhender les images qui nous entourent. “Évidemment que ça change notre regard sur les images qu’on voit”, insiste Louise Ylla-Somers. “C’est aussi un peu le but qu’on s’est fixé. On est submergés d’images. Ça devient compliqué de démêler le vrai du faux. L’éducation à l’image, c’est quelque chose qu’il faut vraiment porter. Ce n’est pas du luxe effectivement de réfléchir aux images, à comment elles sont fabriquées, ça fait prendre un peu de recul sur ce qu’on voit toute la journée qui défile sur nos téléphones et nos tablettes”.

Le dispositif trouve son point d’orgue au moment du festival de Cannes. C’est là qu’il a commencé et c’est là qu’il fédère encore une fois par an. « L’idée était d’ouvrir les portes. Et aussi, en continuité d’une philosophie de la Quinzaine des réalisateurs avec des convictions politiques fortes, c’est à dire un peu en contre-pied de l’officiel, très fermé, réservé au sérail. La démocratisation de la culture piétine depuis les années 50/60, depuis les appels de Malraux, de Jean Vilar, qui déjà disaient qu’il fallait ouvrir à tous, qu’il fallait être “élitaire” pour tous. Ce sont toujours les mêmes qui pratiquent la culture, les gens aisés. Il y a vraiment toute une partie de la France qui n’a pas accès à la culture, donc il faut œuvrer pour ça. Il faut partager ça, il faut prendre par la main, il faut ouvrir les portes, il faut accompagner”.

Intégrer l'interview

Aperçu

Code à copier

À découvrir également
sur Impact.Info

Pourquoi est-il nécessaire d’encourager le talent dans les quartiers prioritaires ?

Mohammed Sammoudi

Fondateur et président,

Diamants des cités

Pourquoi recréer du lien social est essentiel pour envisager l’avenir ?

Nadège Letellier

Responsable,

Accueil de jour Oasis

Pourquoi des projets collectifs et solidaires en entreprise peuvent permettre le développement personnel des collaborateurs ?

Caroline Rey & Bertrand Biard

Rédactrice en chef, coach en prise de parole & vice-président en charge de l'attractivité et de l'engagement,

WMH Project