Catherine Goujart-Delambre

Directrice générale

, Mon âme sœur

Pourquoi les victimes de violences ne doivent pas se sentir seules pour pouvoir aller de l’avant ?

Catherine Goujart-Delambre est directrice générale de l’association Mon âme sœur, qui intervient auprès des victimes de violences conjugales, quel que soit leur genre, femme ou homme, sur l’ensemble du territoire du Val d’Oise.

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A l’association Mon âme sœur, tout commence toujours par une écoute et une évaluation, de manière à pouvoir intervenir selon les souhaits de la victime, pour une prise de contact ou un accompagnement au long cours, parfois jusqu’à la fin d’une procédure judiciaire ou civile.

Le travail de reconstruction, le suivi, la thérapie, réapprendre à se faire confiance et à faire confiance, peut prendre des années. Et en plus des contacts, des ressources proposées, c’est de pas être seul dans ce parcours-là. “Il y a d’autres victimes, on le sait, on en parle”, explique Catherine Goujart Delambre. “Pourtant, on pense toujours qu’on est seul”.

Alors, Mon âme sœur est là tout au long du chemin, en proposant un accompagnement juridique, psychologique, social, avec 16 avocats officiant dans tous les champs possibles qu’une victime peut rencontrer dans son parcours, en civil, pénal, jusqu’aux assises, en passant par la Cour criminelle, le droit des étrangers, le juge pour enfants. Six psychologues bénévoles donnent également de leur temps. Enfin, 2 travailleuses sociales réalisent les accompagnements. Sans oublier des ateliers menés par exemple par des sophrologues.

Un médecin généraliste formé aux violences conjugales donne également 10 consultations gratuites par mois, pour notamment établir des certificats médicaux lorsque c’est nécessaire. La présence d’un médecin étant tout à fait précieuse. En effet, certaines victimes ne veulent pas parler à leur généraliste, parce qu’il reçoit le reste de la famille. D’autres n’ont tout simplement pas de médecin traitant.

Une association créée à partir d’une expérience personnelle des fondatrices, meilleures amies et confrontées toutes les deux aux violences conjugales. « A l’époque, on n’y connaissait pas grand-chose”, raconte Catherine Goujart-Delambre. “On a cherché de l’aide. Ça a été difficile d’en trouver. Alors, une petite idée a germé. On s’est dit on y va et on verra bien !

Très vite sont arrivés les premiers psychologues et avocats. Aujourd’hui, Mon âme sœur c’est 6 salariés et 45 bénévoles actifs. L’association accompagne 600 nouvelles victimes chaque année. “On leur dit déjà qu’elles ne sont pas seules, qu’il faut pousser les portes, qu’il faut demander de l’aide, accepter d’être aidées. Après, on essaye vraiment de faire bouger les lignes en direction des enfants, parce qu’on sait que, s’ils ne sont pas pris en charge, 75% d’entre eux reproduisent ou subissent à l’âge adulte. Donc c’est vraiment s’attaquer au fléau des violences conjugales. C’est une prise en charge globale. Et on peut encore aller plus loin que ce qui existe”.

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