« L’Ascenseur en référence à l’ascenseur social, que l’on considère nous, au sein du collectif, comme étant bloqué”, expose Mathilde Boulay. “En tout cas, on s’attache vraiment à vouloir le réparer”.
L’Ascenseur, c’est un tiers-lieu de 8 étages et 2 300 m² situé à Paris Bastille, avec un rez-de-chaussée entièrement dédié à la vie associative, à l’accueil de bénéficiaires, aux événements des associations, à l’accueil aussi institutionnel et d’entreprises. A l’origine, il rassemblait une vingtaine d’associations. Elles sont aujourd’hui une centaine partout en France, y compris dans les territoires ultramarins. Au départ, c’était 300 000 bénéficiaires qui étaient accompagnés. Aujourd’hui, ils sont plus d’un million. Le collectif est passé de 200 à plus de 1 500 collaborateurs.
Un lieu qui fédère hors les murs, mais qui a cette chance d’être situé au centre de Paris et de faire venir les bénéficiaires au cœur des centres de pouvoir. “Et c’était vraiment ce qu’on voulait avec ce projet de l’Ascenseur, faire en sorte que les jeunes aient le sentiment d’avoir leur place au cœur de ces lieux d’activité, de pouvoir et de décision”.
Une proximité géographique pour ces associations, mais aussi une vision commune autour de l’égalité des chances, qui facilitent les échanges sur les retours d’expérience, le partage de conseils. “Et puis ça permet vraiment de créer de la complémentarité dans les programmes d’action”, précise Mathilde Boulay.
“On a créé la « Génération Ascenseur », un programme qui continue d’accompagner des jeunes qui sont déjà passés par des associations du collectif. Et on fait d’eux aujourd’hui les ambassadeurs de l’égalité des chances parce qu’on considère qu’ils sont les mieux placés pour porter et parler des sujets que l’on défend”.
Parce que ces jeunes ont un rôle à jouer au sein de la société, humain et économique. « Déjà, ils font pleinement partie de notre société. Et quand on vit dans une société inclusive, ça permet d’éviter les sentiments de déclassement et d’arriver à des moments de failles sociétales. Et puis ce sont des jeunes qui vont avoir, pour certains et certaines, des carrières dans le public, dans le privé, dans l’associatif, et donc qui ont un réel rôle à jouer, mais aussi celui de montrer que, quel que soit l’endroit d’où on vient, quels que soient notre culture, notre religion, notre genre, on a tous des qualités à partager. On n’est pas sur une trajectoire de réussite unique, on est plutôt sur une trajectoire d’épanouissement de chacun, quelles que soient ses envies de réussite”, conclut Mathilde Boulay.