Le projet Menstru’Elles est né au Burkina Faso. Dans le cadre d’un voyage solidaire, Inès Belhous réalise que les jeunes femmes ont très peu de connaissances sur la santé mensuelle. A tel point que certaines pensent être blessées, alors qu’elles ont leurs règles. Un tabou qui va jusqu’à les priver d’école, faute d’accès à des protections périodiques, à des toilettes, des douches, des lieux leur permettant d’avoir une hygiène menstruelle adaptée.
Inès Belhous, et ses compagnons, créent alors des ateliers de sensibilisation, puis de couture de serviettes pour permettre à ces jeunes filles de continuer d’aller sur les bancs de l’école pendant leurs menstrues.
“On s’est rendu compte qu’on parlait beaucoup de précarité menstruelle en Afrique, mais qu’elle existait aussi en France”, explique Inès Belhous. “Là, on s’est tourné vers les publics en situation de précarité : femmes hébergées en structure d’urgence, victimes de violences en foyer, femmes exilées…«
L’idée étant de proposer des ateliers de couture de serviettes lavables qui apportent un vrai plus économique et écologique, mais aussi du temps pour soi, afin de sortir de son quotidien, sans les maris ni sans les enfants. « Ces ateliers de couture de serviette lavables sont un peu un prétexte”, raconte Inès Belhous. “La couture c’est plus facilitant. C’est plus simple de dire qu’on va à un atelier de couture de serviette, plutôt que de dire qu’on va échanger sur la santé mensuelle ou la santé sexuelle”.
Un temps essentiel permettant aussi d’augmenter ses compétences psychosociales, primordial après des parcours difficiles, donc de retrouver fierté et estime de soi.
“On essaie de déconstruire les stéréotypes autour des menstruations”, poursuit la fondatrice de Menstru’elles. “On présente les différentes protections qui existent, mais souvent on parle aussi de la contraception, de la grossesse, des expériences d’accouchement”.
Le but étant aussi d’informer ces femmes pour qu’elles puissent avoir un meilleur parcours de santé de manière globale. “Selon la définition de l’OMS, la santé ce n’est pas simplement l’absence de maladie, c’est un bien-être global. Et pour que les personnes puissent acquérir ce bien-être, il est essentiel qu’elles aient les informations et les ressources nécessaires pour accéder au soin”.
