Faire en sorte que toutes les populations puissent accéder à une alimentation de qualité, saine, durable, choisie et anti-gaspi, c’est le leitmotiv des Cuisiniers solidaires. L’association poursuit son but de sensibilisation, avec une partie récupération des invendus, toujours bio, en se rendant chez les producteurs, mais aussi les distributeurs. Avec ces produits, des ateliers cuisine sont réalisés, dans les quartiers prioritaires ou en zone rurale, à la rencontre des plus précaires.
« On incite les personnes à venir nous rejoindre par le biais de la cuisine, qui est un bon support de discussion”, explique Jacques Cardot. “Et l’alimentation concerne et intéresse en général tout le monde”.
Les Cuisiniers solidaires, c’est aussi un tiers lieu alimentaire où l’on teste, on expérimente, une sorte de cantine solidaire, une fois par semaine. « On prépare le repas tous ensemble, puis on déguste et on en profite pour parler d’alimentation saine, durable et de qualité”.
En effet, pour Jacques Cardot, bien manger n’est absolument pas réservé à une élite. Si le bio est de prime abord plus cher, il présente de meilleurs apports en nutriments. “C’est une autre façon de manger, de se restaurer”, précise-t-il. “C’est en quelque sorte un apprentissage, de nouvelles habitudes à prendre”.
Et l’association n’utilise pas les fameux « produits moches », dont on entend souvent parler. “Quand il pleut, et quand il fait soleil ensuite, c’est souvent le cas en Bretagne, si on a prévu de récupérer 500 kilos de haricots verts et qu’on en récupère une tonne, il faut savoir quoi faire de ces 500 kilos de surplus. C’est ça la surproduction”, explique Jacques Cardot. “Et il est vrai que les producteurs bio sont contents de trouver des structures comme la nôtre, qui agissent auprès des populations en précarité. Pour eux, c’est un geste qui a toute sa valeur”.
“On est dans une logique de lien social, de faire ensemble, d’aller vers. Et quand on arrive avec nos produits, on laisse le choix aux gens de ce qu’on va pouvoir cuisinier. Et c’est là qu’on voit toute la richesse de ces personnes, apportée par leurs parents, leurs grands-parents, qui cuisinaient simplement. On permet aussi de faire remonter des souvenirs positifs”.
« Notre rôle est d’informer, de ne surtout pas stigmatiser, de dire vous avez le choix”, précise Jacques Cardot. “Effectivement, il ne faut pas culpabiliser ces populations qui ont déjà suffisamment de difficultés. Au contraire, il faut les valoriser et leur montrer qu’il y a des solutions possibles”.