Le secteur associatif représente un budget de 113 milliards annuel. On entend parler de 50 milliards pour la transition technologique, de 109 milliards pour l’IA. Tous les chiffres sont aujourd’hui en milliards. ”Donc un milliard, oui, c’est beaucoup. Mais en même temps, il faut qu’on apprenne à ce que soit notre unité de mesure”, explique Violaine Pierre.
Les acteurs de la transition juste sont en effet les grands oubliés du financement, pour un ensemble de raisons liées à la méconnaissance de leur statut, notamment pour les coopératives, mais aussi au fait que, de par leur modèle tourné vers l’intérêt général, ils ne permettent pas de rémunérer le capital à hauteur de ce qui est attendu par un certain nombre de financeurs.
Le mouvement à l’initiative de l’opération Milliard a donc commencé à se développer pour tenter de pallier ce sous-financement, rejoint par 1500 acteurs, dont de nombreux dirigeants d’organisations de la transition juste, qui se sont donnés un peu plus d’un an pour coconstruire le mouvement.
Une vingtaine d’ambassadeurs sont déployés dans les territoires pour faire connaître l’opération, avec 8 lieux pilotes, tiers lieux, centres sociaux, MJC… avec pour objectif d’atteindre 200 ambassadeurs d’ici la fin de l’année – le poste est ouvert à tous ceux et celles qui voudraient s’impliquer sur le site de l’opération.
Alors qui pour financer cette transition juste ? Les particuliers bien sûr, mais aussi les acteurs existants, qui peut être ne financent pas assez aujourd’hui, par exemple, les coopératives ou les associations, mais aussi de nouveaux financeurs, comme les caisses de mutuelles d’assurance, les caisses de retraite dont la mission est de servir à l’intérêt général à long terme.
“La compréhension de la transition va bien au-delà que des simples enjeux technologiques actuels”, expose Violaine Pierre. “Si on n’inclut pas les enjeux sociaux et démocratiques, on ne la fera pas cette transition”.
Rejoindre l’opération Milliard permet aussi d’être informés des évènements organisés et de suivre gratuitement des master classes d’éducation financière. « Pour reprendre en main nos financements, il faut parler le même langage que nos financeurs« , conclut Violaine Pierre.