En 2015, Olivia Barreau devient cheffe de famille monoparentale. “Mes enfants étaient tout petits et je me suis rendu compte de l’immensité des difficultés qui pouvaient s’abattre sur vous, sans avoir pu anticiper quoi que ce soit”, raconte-t-elle. “Que ce soit l’isolement, les difficultés économiques, la perte d’autonomie, d’épanouissement, le fait d’être toujours en train de courir après le temps, et bien sûr, d’avoir cette culpabilité de ne pas être le meilleur parent qu’on souhaiterait pour ses enfants, et de s’épuiser justement pour le devenir”.
Le fait de manquer de relais, de clés et d’outils aussi, de méthodes et justement d’endroits “refuge” pousse Olivia Barreau à créer l’association Moi et mes enfants. A l’origine, une page Facebook, afin de se regrouper pour des ateliers, des pique-niques ou encore des séjours, de mutualiser les coûts et la logistique, pour que parents et enfants ne soient pas seuls et puissent échanger avec leurs pairs sur leurs difficultés.
Puis dès 2021, Moi et mes enfants ouvre ses premiers espaces d’accueil, qui sont des lieux de vie dans lesquels les familles peuvent venir avec ou sans leurs enfants. “On n’a pas à choisir entre passer du temps pour soi, se former, rencontrer d’autres personnes, assister à un atelier d’ostéopathie, un atelier qui aide à la gestion financière, du conseil juridique, de l’aide administrative, et s’occuper de ses enfants”, explique Olivia Barreau. Puisqu’une crèche permet d’accueillir les tout petits et des espaces adaptés sont prévus pour les plus grands jusqu’à 12 ans, où ils peuvent jouer en autonomie ou dans des ateliers menés par des animateurs, animatrices ou bénévoles.
Aujourd’hui, une famille sur 4 en France est une famille monoparentale. “On est dans une transformation de la société » , explique Olivia Barreau. “On ne peut pas ne pas prendre en compte l’évolution des modèles familiaux”.
Ainsi, l’association mène une mission de plaidoyer. Elle travaille à faire évoluer les politiques publiques sur la question de la défiscalisation des pensions alimentaires, du recouvrement des impayés des mêmes pensions, ce qui a mené à des avancées concrètes pour les familles.
En tête de ligne, la création d’un statut “famille monoparentale” qui permettrait d’accéder à des aides, des services, des dispositifs au même titre que les familles nombreuses.
L’objectif est de pouvoir essaimer ces modèles de tiers lieux sur d’autres territoires, hors Ile-de-France, et d’ici 3 ans être présents sur l’ensemble de l’Hexagone.