Charlotte Meyrueis

Directrice

, Cœur de Forêt

Pourquoi faut-il apprendre à connaître la forêt pour mieux la protéger ?

Charlotte Meyrueis est directrice de Cœur de Forêt, association de préservation des forêts en France et à l’international.

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Depuis 20 ans, Cœur de Forêt œuvre à refonder l’équilibre précieux entre la forêt et les humains, en agissant sur la régénération des espaces forestiers, soit par de la plantation, soit par de l’accompagnement de la dynamique naturelle des forêts. Mais aussi en préservant les espaces existants en agissant directement sur les causes de la déforestation et de la dégradation.

Cœur de Forêt intervient dans 4 pays, Madagascar, Indonésie et en Bolivie, où il s’agit d’accompagner les populations locales à changer leurs pratiques agricoles, car ce sont elles qui causent la déforestation par leurs pratiques. Ainsi, l’association va les orienter vers l’agroécologie. Et puis en France, pour accompagner les propriétaires à mieux les gérer, soit 75% des forêts du territoire, pour pouvoir être plus résilients face au changement climatique.

« Le plus difficile aujourd’hui pour préserver les forêts, c’est déjà de les connaître”, explique Charlotte Meyrueis. “On commence donc par collecter de l’information sur les végétaux, par des inventaires ou des études anthropologiques de la relation entre les populations locales et les plantes aromatiques et médicinales, la flore et la faune locales aussi. Et une fois qu’on a cette connaissance, c’est comment est-ce qu’on la transmet auprès des générations futures ?

Une retransmission qui peut se traduire par des programmes au sein des écoles, des expositions itinérantes, de la médiatisation. « Souvent, on est face à des publics qui n’ont pas conscience que la forêt a de la valeur et donc on leur démontre qu’ils ont une forêt, une biodiversité, qui est unique, donc ils sont en quelque sorte aussi responsables et ont une chance de pouvoir la préserver dans le futur« .

La forêt produit du bois, permet par exemple la cueillette de champignons, pour ce qui est des activités en lien avec les besoins humains, mais avant tout, la forêt est un lieu d’habitat. « C’est 80% de la biodiversité terrestre. Quand une forêt va bien, elle peut aussi permettre des services écosystémiques, c’est-à-dire qu’elle va capter du carbone, participer à la préservation du cycle de l’eau, lutter contre l’érosion. C’est pour ça qu’il est important de la garder en bonne santé”.

« Je pense que ce qu’on apporte aujourd’hui, c’est beaucoup d’espoir”, précise Charlotte Meyrueis. “On est des acteurs de terrain, on agit main dans la main avec les producteurs ou les propriétaires des petites forêts. Et l’objectif est d’accompagner vers le changement. C’est ça notre spécificité. On fait bouger les lignes parce qu’on va transformer la vision qu’on peut avoir par rapport à la nature, la vision des pratiques agricoles ou sylvicoles. On va aussi transformer la vision de la solidarité internationale”.

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