L’Hermitage, c’est un ancien grand domaine agricole, d’abord transformé dans les années 50 en hôpital pour des malades de la lèpre, lequel a laissé la place au centre de formation d’une ONG internationale et de développement équitable des territoires. Dès 2015, le site est repris par un collectif d’entrepreneurs sociaux pour en faire un tiers-lieu d’innovation rurale et citoyenne.
Donc un collectif structuré autour de différentes entités juridiques, lucratives ou non, dans le cadre d’une société coopérative commune. L’objectif est de contribuer à reconsidérer le rôle des territoires ruraux dans nos sociétés, et notamment ne pas considérer qu’ils sont affectés à une unique fonction de production de matière organique.
“Nous considérons que les imaginaires qu’on a affectés venant de la ville à la ruralité ne sont pas appropriés, que le monde rural est vraiment l’avenir de l’humanité et qu’en conséquence, il faut des lieux qui existent et qui soient rentables sur le territoire”, expose Jean Karinthi. “Et l’Hermitage est un cas d’école, une sorte de laboratoire de ce que peuvent être ces tiers-lieux”.
Ici, on y fait de l’agroécologie, sur 2 hectares de terres maraîchères et 22 hectares de forêt. On travaille aussi à transformer des bâtiments autour des économies d’énergie. L’Hermitage a également développé une activité d’accueil de personnes en formation et de séminaires. « Un lieu où on expérimente la transformation d’un foncier et sa remise en usage collectif dans le territoire”. Un bureau d’étude permet de faire de ces expériences de la connaissance et de la compétence.
Enfin, l’Hermitage est une association d’intérêt général, un lieu d’animation, de vie sociale, culturelle, locale où gravitent près de 200 personnes.
“On « craque » le modèle et on démontre, avec d’autres lieux en France, – comme le Hameau de Montrieux auquel ils sont associés-, que c’est possible. On est dans un tout petit village très éloigné des centres de décision, d’attractivité, des imaginaires de prospérité économique, et on montre que non seulement il a un avenir, que cet avenir peut-être déterminant dans la transition du territoire, mais qu’en plus ça peut être rentable”.
Au travers du lien avec le vivant. “Le monde rural, c’est tout un enjeu qui est de se réapproprier le territoire, qui va jouer un rôle stratégique, essentiel, dans la souveraineté des transitions écologiques, puisque c’est là que se trouve le plus grand réservoir du vivant”.
