« Notre cœur de métier, c’est de laver des contenants en verre, bouteilles de vin, de jus, de bière, de kombucha, de lait également, et quelques pots et bocaux”, explique Valérie Dumesny. “Les bouteilles sales arrivent chez nous. On les lave et puis ensuite on les renvoie au producteur et au metteur en marché pour y remettre du liquide”.
Une technique finalement toute simple et bien connue des plus anciens, qui est remise au goût du jour, la consigne ! “C’est une filière qui avait complètement disparu du paysage économique depuis l’arrivée du plastique en France« , précise Valérie Dumesny. « Chez Locaverre, qui s’est créé en 2007, on a tout simplement permis de réinstaller toute une filière”.
En effet, le lavage des bouteilles n’est qu’une partie de la chaîne. Il faut d’abord convaincre les metteurs en bouteille, les producteurs, de proposer à la source des contenants en verre réemployable dans leur gamme et ainsi pouvoir bénéficier du logo « réemploi » à coller sur les étiquettes, qui permet aux consommateurs de savoir que leur bouteille sera réemployable.
Ensuite, il faut mettre en œuvre le maillage territorial de points de collecte pour permettre aux consommateurs de ramener ces contenants en verre, dans les magasins bio ou de producteurs, et de plus en plus dans la grande distribution.
Des usages qu’il faut réinstaller, car le jeu en vaut la chandelle. “Pour fabriquer une bouteille en verre neuf, il faut à peu près 75 centilitres d’eau, quand on n’en utilise que 33 pour la laver”, expose Valérie Dumesny. “Et ensuite, pour créer une bouteille neuve, il faut chauffer un four à plus de 400° pendant plus de 24 heures. Nous, on chauffe l’eau à 80°”.
Depuis la création de Locaverre, ce sont 4 millions de bouteilles qui ont été lavées, soit l’équivalent des déchets de 5 200 personnes économisés sur une année. Ce sont 70 000 douches et 4 000 tonnes de CO2 évitées, ou encore 400 fois le tour de la terre en voiture thermique, selon Valérie Dumesny.
« Ces économies d’utilisation de ressources naturelles répondent aux enjeux cruciaux d’aujourd’hui”, précise la directrice générale de Ma Bouteille. “Ensuite, par le principe coopératif, mais aussi sur le maillage territorial, on favorise la rencontre des personnes. On met en avant les producteurs locaux et ça participe à des dynamiques de relocalisation de l’économie locale”.
Locaverre prévoit de laver 2 millions de bouteilles d’ici la fin de l’année; 10 millions en 2030. « Ça passera par tout un tas de biais. Mais aussi que le citoyen accepte de faire ce geste important pour l’écologie”.