L’idée de Comme les autres est de permettre aux personnes touchées par un accident de vie, souvent de la route ou de sport, d’accéder à leurs droits, d’adapter leurs moyens de mobilité, leur logement, leurs loisirs, de pratiquer une activité physique régulière et de se réinsérer socio-professionnellement.
« Quand on a ce genre d’accidents, au début c’était un drame. C’est un drame personnel, et puis souvent c’est un drame pour l’entourage également”, explique Jonathan Jeremiasz. “Donc, dans un premier temps, il y a toute une période de sidération et de dépression dont il va falloir se relever, donc il va falloir rebondir progressivement et aussi rapidement et efficacement que possible”.
Une fois sorti du centre de rééducation, qui s’apparente à un cocon, le moment de rentrer chez soi annonce souvent une période beaucoup plus difficile, particulièrement compliquée à gérer pour le public majoritaire de l’association, à savoir les jeunes hommes qui présentaient déjà des difficultés économiques et sociales, lesquelles vont être renforcées après l’accident. C’est là qu’ils peuvent avoir besoin d’un accompagnement comme le propose Comme les autres.
Un accompagnement global, comprenant un suivi individuel assuré par un travailleur social qui va co-construire avec le bénéficiaire un projet de reconstruction qui va s’étaler sur 12 mois. Et puis, un parcours collectif avec des séjours sportifs d’aventure et de sensations fortes.
“On réunit des personnes handicapées moteurs et des personnes valides pendant quelques jours au bord de la mer ou à la montagne, et ils pratiquent ensemble des activités sportives et à sensations fortes », raconte Jonathan Jeremiasz. « Et ça a un effet très puissant pour les personnes handicapées, de reprise de confiance en elles, de réconciliation avec leur corps, de réconciliation avec les personnes valides aussi, qui sont devenues parfois un peu des ennemis après l’accident parce qu’ils n’ont pas le comportement qui va, le regard qui convient. Donc ces séjours permettent de remettre tout le monde à égalité et de rebooster. Ils ressortent de là avec une grande énergie, une grande envie”.
Et puis localement, l’association organise aussi des activités plus classiques, sportives ou culturelles, qui permettent de renouer des liens sociaux.
“Avec ce cocktail d’accompagnement individuel, de séjours aventure et d’activités collectives de proximité, on arrive en un an à permettre à des personnes de largement améliorer leur trajectoire de vie et de retrouver un quotidien à peu près normal, qui a changé évidemment brutalement avec des modifications importantes d’une certaine capacité moteur, mais qui ne résument pas la personne qui est d’abord un être humain, qui a plein de capacités, qui peut faire plein de choses. Donc c’est aussi un travail de changement de regard sur soi et sur la vie qui nous attend, qui est réalisé pendant cet accompagnement”, conclut Jonathan Jeremiasz.