« J’aime bien dire que l’objectif, c’est d’apporter du kiff aux gens”, expose Hippolyte Le Bougnec. “C’est de réussir à les faire un petit peu sortir de leur quotidien et de passer un moment agréable, quasiment pas en ville, de les faire, et de nous faire, travailleuses et travailleurs du lieu, nous évader”.
On arrive au Talus par différents biais, et notamment via les chantiers participatifs du mercredi. Ou encore par les concerts et les propositions culturelles en soirée. “On vient pour voir un artiste sur scène et on découvre que le Talus c’est aussi un jardin, avec des activités pédagogiques, agricoles et autres. On peut revenir ensuite pour des moments de bénévolat, par exemple”.
Autre porte d’entrée, les événements du week-end, comme des permanences associatives où les riverains vont pouvoir bénéficier d’un espace où ils pourront proposer des activités, leurs idées, leurs rêves.
Enfin, les animations à destination des enfants, porte-paroles hors-pairs pour leurs parents. Ce sont presqu’un millier de scolaires qui sont reçus chaque année au Talus, pour découvrir le lien entre agriculture et alimentation durable, apprendre le rôle des composteurs, des auxiliaires de culture ou autres.
“Et c’est comme ça qu’on arrive à toucher le maximum de personnes”, s’enthousiasme Hippolyte Le Bougnec. “Marseille est une ville qui n’est pas connue pour ses parcs et jardins. On a les calanques, on a la mer, on a plein de choses, mais avoir un petit îlot de fraîcheur, de verdure, en plein cœur du 12e arrondissement, où il y en a assez peu, à part quelques jardins ouvriers, fait du Talus un lieu unique”.
“Le Talus permet d’augmenter le pouvoir d’agir de chacune et chacun. C’est vraiment un lieu d’expérimentation, de démonstration, de possibilités. Finalement, notre force est de montrer qu’on peut, avec un bout de friche urbaine en peu de temps mais avec beaucoup d’énergie humaine, revaloriser un espace pour en faire un refuge de biodiversité, un endroit calme et apaisant. Donc je pense que c’est vraiment ce qu’apporte le Talus, la concrétisation humble d’une utopie”.