500 000 tonnes de produits électroménagers sont jetés chaque année en France. 60% des pannes dans le gros électroménager sont dues à un mauvais usage ou à un mauvais entretien du matériel. Même si 80% des pannes pourraient être réparées, seuls 40% des produits sont présentés à un réparateur, par manque de professionnels ou parce qu’on n’y pense tout simplement pas. Des chiffres éloquents qui sont le point de départ de la création de l’association Un Nouveau Cycle.
“L’électroménager, ça parle à tout le monde, ça touche tout le monde, et c’est un très bon vecteur pour faire passer des messages et amener certains sujets, comme l’énergie, la préservation des ressources ou encore le pouvoir d’achat”, explique Kareen Maya Levy.
Un grand pas a été franchi en ce sens avec la loi AGEC (Ndlr : Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire). Nous pouvons compter sur le bonus réparation. Des indices pour inciter les consommateurs à acheter des produits plus durables, plus réparables, sont à notre disposition. Et pourtant, ce n’est toujours pas suffisant pour faire bouger les choses.
Alors avec ses acolytes d’Un Nouveau Cycle, Kareen Maya Levy a l’idée de ne pas intervenir une fois que la panne est arrivée, mais d’agir en amont pour l’éviter. “Et là, on change complètement de paradigme et on se donne pour mission de faire évoluer les comportements”.
Encore faut-il trouver un réparateur. « Ce qui nous a amené du volet environnemental au volet social”, raconte Kareen Maya Levy. Alors l’équipe décide tout bonnement de former à un nouveau métier, celui de technicien ou technicienne en maintenance préventive. Et puisqu’il s’agit de cibler le public qui en a le plus besoin, dans le parc social des quartiers prioritaires de la ville, pourquoi ne pas aller les chercher aussi là-bas ?
“Ce sont des publics éloignés de l’emploi et on va cibler plus particulièrement des jeunes qui sont en quête de sens, qui n’iraient pas spontanément vers les formations à la réparation, parce qu’ils ne se pensent pas légitimes« , explique Kareen Maya Levy. “On va aller chercher des femmes à qui on ne propose pas forcément des métiers techniques. Et puis on va aller chercher aussi des jeunes seniors qui seraient sortis un peu trop tôt de l’emploi par rapport à l’âge de la retraite et qui pourraient tout à fait s’épanouir dans un métier qui est à la fois un métier de service et technique”.
Un travail qui implique institutions, comme structures d’aide au retour à l’emploi, acteurs de la revalorisation des déchets, réparateurs en partant du territoire. “Et c’est comme ça qu’on va avoir de la puissance et qu’on va changer la vie des gens”, s’enthousiasme Kareen Maya Levy. “On change la vie des gens que l’on va former parce qu’on leur offre de nouvelles perspectives. Et puis on va aussi créer du lien avec nos clients et changer leur relation à leurs produits. Et tout ceci est passionnant”.