« Cette initiative revient au général Jean-Pierre Kelche”, raconte Antoine d’Arras. “Lorsqu’il était grand chancelier de la Légion d’honneur, il s’est entouré d’un certain nombre d’amis, de partenaires, de relations pour venir en aide à cette jeunesse de France qui souvent ne sait même pas identifier son potentiel”.
Un potentiel pourtant repéré dans les établissements scolaires, par les proviseurs de lycée, qui proposent le profil de jeunes élèves boursiers à la Fondation Un Avenir Ensemble. Actuellement, ce sont 1 150 jeunes parrainés, dont 63% de jeunes filles. Et parmi eux, 70% sont originaires de régions extérieures à l’Ile-de-France.
Les décorés la Nation, c’est-à-dire ceux qui portent la Légion d’honneur, la Médaille militaire et l’Ordre national du mérite, deviennent parrains et marraines, et s’engagent à se rendre disponibles pour ces jeunes, sur un temps long, en moyenne 6 ou 7 ans.
“C’est une « attention » portée à ce jeune élève boursier, dans le sens “prendre soin”, précise Antoine d’Arras. « Ce n’est pas forcément beaucoup de temps, ça peut être un coup de main lorsqu’il doute de lui-même, ce peut être une aide pour trouver un stage, pour apprendre aussi les codes relationnels qu’un jeune de 14 ou 15 ans, au départ, n’a pas forcément”.
Depuis peu, les collaborateurs des entreprises mécènes peuvent également devenir parrains ou marraines de ces jeunes pleins d’avenir. Un partenariat d’autant plus intéressant que les salariés d’entreprises vont pouvoir partager leur expérience professionnelle, leur savoir-faire, leur savoir être, leur parcours personnel au bénéfice de ces jeunes élèves boursiers, qui peuvent ainsi découvrir une grande diversité de métiers dans des secteurs d’activité auxquels ils n’auraient pas eu accès ou simplement pas pensé.
« Ce qui est intéressant, c’est la diversité des parcours”, explique Antoine d’Arras. “Certains auront des parcours initiaux courts, ça peut être des CAP ou au sein des lycées professionnels. Et puis ensuite, compte tenu de l’éclosion de leurs capacités, parce qu’eux-mêmes vont se mettre à croire en ce qu’ils pourraient faire, ils vont avoir un parcours beaucoup plus long, beaucoup plus large, beaucoup plus ouvert qu’ils ne pouvaient l’espérer quelques années auparavant”.
De beaux partenariats qui fonctionnent puisqu’à leur tour, les anciens, une fois leur parcours terminé, se mettent à la disposition des filleuls actuels, pour des moments de partage, des actions croisées, des témoignages.
“La valeur de l’exemple est vraiment importante pour ces jeunes”, s’enthousiasme Antoine d’Arras. “De se dire « d’autres ont été accompagnés et voilà ce qu’ils sont devenus”. Ils sont tout simplement devenus ce que leur professeur avait distingué en eux”.