Paroles de Femmes 81 est une association créée il y a 20 ans et basée à Gaillac, où elle propose des permanences, ainsi que dans d’autres parties du département. Elle est membre de la Fédération Nationale Solidarité Femmes qui gère le 39 19 au niveau national, le numéro pour les femmes victimes de violences créé en 1992 et qui, depuis 2021, est disponible 24 h sur 24, 7 jours sur 7.
La Fédération rassemble plus de 80 associations en France, qui font de l’accueil, de l’accompagnement, et pour certaines, de l’hébergement pour femmes victimes de violences et leurs enfants. Sur ce dernier point, Paroles de Femmes travaille en partenariat avec une autre association, la Maison des femmes d’Albi.
« On est une petite équipe de salariés, mais très motivés, très engagés dans ce travail pour accueillir, accompagner et trouver des solutions pour les femmes qui viennent nous rencontrer et leurs enfants, pour faire de l’écoute, mettre en place des dispositifs en lien avec les problématiques individuelles, faire du lien avec les partenaires du département, voire du territoire, quand il s’agit de mettre à l’abri des femmes qui sont en danger”, explique Janique Lauret.
Pour l’association, ce qui va être une question transversale et centrale est celle de la ruralité. Paroles de Femmes a donc développé depuis 2016 des actions à destination des femmes en milieu rural pour être le plus accessible possible, pour penser l’aller vers.
Au sein de la Fédération a été mise en place une Commission nationale ruralité, où on travaille ensemble à créer des dispositifs spécifiques. Pour certaines, cela va être un bus itinérant. Pour d’autres, ce seront des permanences délocalisées.
Paroles de Femme développe depuis maintenant 9 ans le dispositif des relais ruraux, lequel forme des professionnels ou des citoyens et citoyennes engagés afin d’acquérir des connaissances sur les violences de genre, les violences masculines, comment elles fonctionnent, pourquoi elles perdurent, qu’est-ce que le contrôle coercitif ? Une fois formés, ils peuvent, en cas de de besoin, réorienter vers l’association ou d’autres partenaires du département.
“50% des féminicides ont lieu en milieu rural alors que seulement 30% de la population y vit”, précise Janique Lauret. “On retrouve aussi une plus forte proportion d’armes à feu en milieu rural. La question de l’omerta se pose également, lorsque l’on vit dans un village et que son mari connaît le maire, connaît les gendarmes. Bref, tout un tas de freins et d’obstacles particuliers. Donc, on essaie vraiment de travailler collectivement à faire en sorte de contourner ces obstacles liés à la ruralité”.