Lara Peyret

Coordinatrice

, Boucan

Pourquoi faut-il sensibiliser au plus jeune âge et le plus de monde possible pour éradiquer les violences sexuelles ?

Lara Peyret est coordinatrice de l’association Boucan à Alès dans le Gard, association féministe et d’éducation populaire qui lutte contre les violences sexistes et sexuelles, l’inceste et les inégalités liées au genre.

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L’association Boucan intervient dans le champ de l’éducation et de la prévention, de la formation des professionnels et des adultes. Un autre axe est celui de l’accueil et de l’accompagnement des personnes victimes. Enfin, l’association œuvre sur la thématique de l’action culturelle et artistique en lien avec ces sujets pour sensibiliser le grand public.

La prévention, la sensibilisation, avant tout auprès des plus jeunes, enfants et adolescents, paraissait primordial aux yeux des fondatrices, qui plus est lorsque l’on sait que 80% des violences sexuelles interviennent avant l’âge de 18 ans. “Pour pouvoir éradiquer ce phénomène”, explique Lara Peyrey, “il faut agir tôt en repérant les situations des enfants qui sont en difficulté, en faisant de la prévention, en leur permettant de pouvoir parler, mais surtout d’être entendus et bien accompagnés”.

Boucan intervient au collège et au lycée, d’une manière originale, en passant par l’action culturelle et artistique. “C’est à dire que on va d’abord regarder un film ensemble au cinéma, ou alors leur proposer de voir un spectacle dans leur établissement scolaire, et ensuite on va tirer des fils à partir du film ou du spectacle qu’on aura vu ensemble, avec un travail d’atelier en petits groupes avec les enfants, et on réfléchit avec eux pour qu’ils soient le mieux outillés possible sur la question des violences sexistes et sexuelles”.

Autre public accompagné, celui des femmes et des minorités de genre victimes de violences, avec une permanence juridique, permettant d’aiguiller vers la mise en place de mesures de protection, accompagner pour des dépôts de plaintes, avec également un atelier corps et santé sexuelle. Mais aussi un groupe de parole pour les personnes victimes d’inceste et de pédocriminalité.

L’axe de la formation, c’est l’idée que ce travail d’éducation, de prévention, de sensibilisation, il va falloir qu’on soit nombreux et nombreuses à pouvoir le faire”, insiste Lara Peyret. “L’idée est de former un maximum de professionnels pour que les enfants soient repérés plus tôt, mieux accompagnés, mieux orientés. Parce que plus on fait de la prévention précoce et plus on a la possibilité de diminuer l’impact des conséquences que ça aura dans la vie de la personne”.

On a fait l’hypothèse qu’en allant sur une diversité d’axes, on allait être le plus exhaustives et le plus massives possible vu l’ampleur de la tâche. Pour l’instant, ce n’est qu’une goutte d’eau par rapport à ce dont il y aurait besoin. Mais juste avec cela, les retours sont vraiment très importants, c’est à dire que toutes les personnes victimes qui n’avaient encore jamais parlé ou qui se sentaient extrêmement seules et désemparées face à leur histoire, on voit bien que l’existence même d’une association comme la nôtre a énormément d’importance dans leur vie. C’est vraiment très fort de voir à quel point elles ont envie d’agir pour elles et pour les autres pour que les choses changent”.

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