“Elles ont eu un accident de vie personnelle et/ou professionnelle et ont glissé, glissé, glissé, jusqu’à atteindre le fond”, raconte Nathalie Barbazanges. “Et puis quand elles commencent à remonter la pente, elles se permettent d’envisager de travailler, mais dans un cadre préservé”. C’est là que le chantier d’insertion Les tabliers solidaires intervient.
Dans les chantiers d’insertion, le cœur de l’accompagnement, c’est le travail social. Mais il y a aussi une activité support. Ici, il s’agit d’une activité de traiteur. C’est-à-dire que les femmes cuisinent, puis chargent tout dans un camion pour se rendre chez le client pour une prestation, avant de tout débarrasser, ramener et nettoyer, jusqu’à la prochaine.
Ce sont les salariées qui font la cuisine à tour de rôle et se rendent en prestation pour servir les clients, lesquels remercient, félicitent. Et tout cela répare.
“Le point commun pour toutes les femmes qui passent par chez nous, la première chose qu’elles doivent réapprendre, c’est la confiance en elles, c’est se rendre compte qu’elles sont capables”, insiste la coordinatrice. Puis réapprendre les codes du monde du travail, le fait de savoir travailler en équipe et en même temps savoir travailler en autonomie, la ponctualité, le respect des processus. Mais chaque personne est singulière, donc chacune a des problématiques très particulières à vaincre pour venir ou revenir dans le monde du travail.
A cela s’ajoute un engagement sur le bien manger pour tous, avec le bio et le local. “Ce serait un petit peu faux de se dire qu’on peut soigner nos salariés, nos clients, si on ne prenait pas soin des personnes qui nous nourrissent et de la planète”, explique Nathalie Barbazanges.
Un travail tout particulier est mené sur la lutte anti-gaspillage, en mesurant bien les portions en amont en fonction du nombre de convives, en compostant aussi les déchets verts, en privilégiant la vaisselle réutilisable en métal émaillé. Quand il y a des restes, les Tabliers solidaires font appel à la plateforme Miam up qui travaille avec différentes associations dans le domaine de l’aide alimentaire. “On essaie vraiment d’avoir une action positive de bout en bout, à Toulouse mais plus généralement sur toute notre filière”.
“Ce que nous importe surtout, c’est d’arriver à semer quelque chose dans le cœur de nos salariées en insertion et de leur redonner cette étincelle de vie”, conclut Nathalie Barbazanges.